Voilà une question qu’on me pose souvent et de plus en plus fréquemment.

Pour y répondre je publie ici ma fiche d’information et les questions/réponses.

 

 

PENOLASTIE OU PHALLOPLASTIE D’AUGMENTATION

 

 

 

Cette fiche d’information a été conçue comme un complément à votre première consultation, pour tenter de répondre à toutes les questions que vous pouvez vous poser.

Le but de ce document est de vous apporter tous les éléments nécessaires et indispensables pour vous permettre de prendre votre décision en parfaite connaissance de cause. Aussi, vous est-il conseillé de le lire avec la plus grande attention.

 

 

* DEFINITION, OBJECTIFS ET PRINCIPES :

 

 

La pénoplastie d’augmentation est une intervention de chirurgie esthétique intime masculine qui permet d’augmenter la longueur et le volume du pénis.

Le pénis peu développé peut-être à l’origine de complexes chez les hommes avec souvent une association entre virilité et taille du sexe.

Cependant il faut savoir que c’est une intervention qui n’améliore en rien la fonction sexuelle.

Ces patients ressentent très désagréablement cette partie de leur anatomie et ont un besoin de faire modifier leur corps pour des raisons strictement personnelles. Dans ce cas là, il ne faut pas négliger la pression sociale dans cette volonté de modifier son corps pour paraître plus conforme aux canons de la beauté qui s’affichent dans la société contemporaine à travers les médias, le monde de la mode et la publicité. L’intervention de chirurgie esthétique est une recherche pour le patient d’une mise en harmonie de lui-même avec l’image qu’il souhaite montrer aux autres.

Le dialogue, avant une intervention de pénoplastie, entre le chirurgien et son patient est fondamental pour bien essayer de cerner la volonté réelle du patient, son désir profond de faire coïncider l’image de son corps avec ce qu’il ressent profondément. La prudence est toujours de mise avant une opération de transformation du pénis.
Les questions essentielles à poser sont les suivantes : Le défaut existe-t-il ? Le défaut retentit ou pas sur la psychologie du patient ? Pour corriger ce défaut existe-t-il un moyen chirurgical sûr et efficace ? Après la correction de ce défaut, est-ce que le patient va en retirer un bénéfice psychologique ? Le but de toutes ces interrogations est de délivrer au patient une information complète pour qu’il puisse réfléchir à la stratégie, aux risques et aux résultats qui lui sont proposés et ainsi prendre la décision de l’intervention ou de la refuser.

 

 

 

Dès que les premières lipoaspirations ont été réalisées, les Chirurgiens Plasticiens ont eu l’idée de réutiliser la graisse ainsi extraite pour la réinjecter en un autre endroit du corps, dans un but de complément.

Cette technique de réinjection de graisse autologue, appelée lipo-filling, s’est longtemps avérée décevante : la graisse réinjectée avait tendance à se résorber dans une proportion importante, rendant les résultats aléatoires et éphémères.

 

Cependant les chirurgiens ne se sont pas arrêtés à ces premières déceptions et ont tenté de comprendre les raisons de ces échecs. D’étape en étape, les résultats se sont améliorés, mais c’est surtout à partir de 1995, (S. R. COLEMAN), que la réinjection de graisse analogue est devenue une méthode réellement fiable.

 

 

*AVANT L’INTERVENTION

 

On aura pratiqué une étude minutieuse, clinique et photographique, des corrections à apporter.

 

Un bilan préopératoire habituel est réalisé conformément aux prescriptions.

Si une anesthésie générale est envisagée le médecin anesthésiste sera vu en consultation au plus tard huit jours avant l’intervention.

Aucun médicament contenant de l’Aspirine* ne devra être pris dans les 10 jours précédant l’intervention.

 

* TYPE D’ANESTHESIE ET MODALITES D’HOSPITALISATION

 

La pénoplastie est  réalisable sous anesthésie locale éventuellement approfondie par des tranquillisants administrés par voie intraveineuse (sédation).

On peut aussi avoir recours à une anesthésie générale rendant  beaucoup plus confortable l’intervention.

 

Le choix entre ces différentes techniques sera le fruit d’une discussion entre vous, le chirurgien et l’anesthésiste.

Cette chirurgie est habituellement réalisée en ambulatoire, l’entrée et la sortie se faisant le même jour. Il y a lieu de rentrer une heure au minimum avant l’heure prévue pour l’intervention. La sortie intervient en règle générale deux à cinq heures après la fin de l’intervention.

 

* L’INTERVENTION

 

Chaque chirurgien adopte des procédés qui lui sont propres et qu’il adapte à chaque cas pour corriger électivement les défauts en présence et obtenir les meilleurs résultats. Il est donc difficile de systématiser l’intervention. Toutefois, on peut en retenir des principes de base communs :

 

On commence par procéder à un repérage précis des zones de prélèvement de la graisse (abdomen, cuisses ou genoux).

 

Le prélèvement du tissu graisseux est effectué de façon atraumatique par une micro-incision de 2 millimètres, cachée dans les plis naturels, à l’aide d’une très fine canule d’aspiration.

On aura choisi une région discrète où il existe une réserve voire un excès de tissu graisseux (adomen, face interne des genoux ou face antérieure des cuisses).

 

On procède ensuite à une centrifugation de quelques minutes, de manière à séparer les cellules graisseuses intactes, qui seront greffées, des éléments qui ne sont pas greffables (sang, huile).Le volume graisseux prélevé varie de 30 à 50 cm3 de graisse pure.

 

La réinjection du tissu graisseux se fait à partir d’incisions de 1mm à l’aide de micro-canules.

On procède ainsi à l’injection de micro-particules de graisse dans différents plans et selon des directions multiples et divergentes, afin d’augmenter la surface de contact entre les cellules implantées et les tissus receveurs, ce qui assurera la survie des cellules adipeuses greffées.

 

Dans la mesure où il s’agit d’une véritable prise de greffes de cellules vivantes, et sous réserve que la technique soit bonne et la prise de greffe effective, les cellules ainsi greffées resteront vivantes au sein de l’organisme, ce qui fait de la technique de lipostructure une technique quasi définitive puisque les cellules adipeuses ainsi greffées vivront aussi longtemps que les tissus qui se trouvent autour d’elles.

 

La durée de l’intervention est fonction de la quantité de graisse à réinjecter et du nombre de localisation à traiter. Elle peut varier de 30 minutes à 1 heure en cas de lipostructure isolée.

 

Dans une pénoplastie deux types de techniques sont éventuellement associés :

– l’allongement du pénis est obtenu en sectionnant le ligament suspenseur de la verge reliant le pubis aux corps caverneux (ils se situent sous la peau pénienne au dessus du gland, ils assurent l’érection en se gonflant de sang). Selon les cas une incision horizontale en Y inversé.

– un épaississement du pénis par une autogreffe de tissu graisseux prélevé sur l’abdomen ou les cuisses.

Dans une pénoplastie les résultats sont difficiles à prévoir avant l’intervention, cela dépend des conditions anatomiques observées en cours d’opération. Il est raisonnable d’attendre un allongement de la verge à l’état de repos (verge flaccide) de 2 à 3 cm au maximum, en sachant que l’allongement ne se voit pas à l’état d’érection.

Pour le gain de circonférence attendu, il est environ de 1 à 2 cm.

La pénoplastie est une intervention pratiquée seule ou en association avec une lipoaspiration ou liposuccion de l’abdomen ou des poignées d’amour.

 

* APRES L’INTERVENTION : LES SUITES OPERATOIRES

 

Les suites opératoires après une pénoplastie sont variables en durée et en importance en fonction des patients.

A la suite d’une pénoplastie il faut se reposer et avoir une abstinence sexuelle de 21 jours environ après l’intervention car, s’il n’y a pas de véritables douleurs, le patient peut ressentir un certain inconfort  avec une sensation de tension.

Il faut compter un délai de 3 mois pour laisser le temps de cicatrisation (les cicatrices sont inévitables, définitives, indélébiles et imprévisibles) et de récupération de la souplesse des tissus.

Une des complications spécifiques de la pénoplastie est l’instabilité de l’érection liée à la section du ligament suspenseur de la verge avec perte de la verticalité érectile. Cette complication est inévitable et irréversible.
La pénoplastie est une opération chirurgicale délicate, nécessitant beaucoup de rigueur et avec tous les risques liés à un acte médical (anesthésie et geste chirurgical) même réalisé dans les meilleures conditions, c’est-à-dire avec un chirurgien plasticien compétent. Sans surévaluer les risques, la part d’aléas existe. Le recours à un chirurgien plasticien qualifié permet d’éviter les complications ou de les traiter efficacement.

 

* LE RESULTAT

 

Il est appréciable dans un délai de 3 à 6 mois après l’intervention.

Il est le plus souvent satisfaisant.

Dans la mesure où la greffe de cellules graisseuses a effectivement prise, nous avons vu que ces cellules restaient vivantes, aussi longtemps que resteraient vivants les tissus au sein desquels elles ont été greffées.

Cependant, le résultat se détériorera progressivement, du fait de la poursuite naturelle du vieillissement de ces mêmes tissus.

 

* LES IMPERFECTIONS DU RESULTAT

 

 

  • Dans quelques cas, des imperfections localisées peuvent être observées, (sans qu’elles ne constituent de réelles complications) : Correction insuffisante localisée, asymétrie légère, irrégularités.

 

 

  • Elles sont, en règle générale, accessibles à un traitement complémentaire : petite “retouche” de lipostructure sous simple anesthésie locale à partir du 6ème mois post-opératoire, dont le patient aura été prévenu  pour parfaire le résultat.

 

* LES COMPLICATIONS ENVISAGEABLES

 

 

En ce qui concerne le geste chirurgical : en choisissant un chirurgien plasticien qualifié et compétent, formé à ce type d’intervention, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement.

En fait, les vraies complications sont rares après une lipostructure de qualité : une grande rigueur dans la pose de l’indication et de la réalisation chirurgicale doit assurer, en pratique, une prévention efficace et réelle.

Les canules mousses respectent la peau, les vaisseaux et les nerfs.

 

L’infection est normalement prévenue par la prescription d’un traitement antibiotique per et post-opératoire.

La complication la plus fréquente après une lipostructure consiste en une hypercorrection : elle est liée à la réinjection d’une quantité excessive de graisse et se traduit par un excès de correction responsable d’un excès de volume qui peut être inesthétique.

Une telle hypercorrection devient vite permanente et son traitement est simple puisqu’il  peut être réalisé en règle générale par une simple lipoaspiration : le plus souvent, en effet, seule une intervention.

 

 

Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas.

Le recours à un chirurgien plasticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requises pour savoir éviter ces complications, ou les traiter efficacement le cas échéant.

 

Tels sont les éléments d’informations que nous souhaitions vous apporter en complément de la consultation.

Nous vous conseillons de conserver ce document, de le relire après la consultation et d’y réfléchir “à tête reposée”.

Cette réflexion suscitera peut-être de nouvelles questions, pour lesquelles vous attendrez des informations complémentaires.

Il est important que vous nous fassiez confiance afin de vivre plus sereinement votre intervention.

 

Nous sommes à votre disposition pour en reparler au cours d’une prochaine consultation, ou bien par téléphone, voire le jour même de l’intervention où nous nous reverrons de toute manière avant l’anesthésie.

 

 

Pierre Bensa

Chirurgien Dijon